Conférence internationale sur l’accès au nucléaire civil (14 mars 2010)



A l’invitation de la France, s’est tenue à Paris une importante conférence les 8 et 9 mars 2010. Organisée par l’OCDE avec le concours de l’AIEA.

La plupart des quotidiens ont rendu compte largement de cette conférence, notamment des propos tenus par le président Nicolas Sarkozy, de Mr Barroso, le président de la Commission européenne et de Mr Amano, le nouveau Directeur Général de l’AIEA.

Les journaux ont réagi en fonction de leur sensibilité propre et en ne faisant ressortir qu’un ou deux points des principaux discours mais pas l’ensemble de ceux-ci et n’ont pas souligné leur dimension politique et humaine. Le mieux est donc de se référer aux textes même de ces discours.



Pour ce qui est de Nicolas Sarkozy : le choix n’est pas entre défense de l’environnement et pauvreté et il faut à la fois développer le nucléaire et les énergies renouvelables, d’où une promotion vigoureuse du nucléaire auprès des pays n’en n’étant pas encore pourvus - pays en voie de développement largement représentés dans l’audience. Il insiste bien sûr sur des questions incontournables : financement, sûreté et sécurité, transparence ou gestion des matières. Il énonce de façon parfois décoiffante des points importants :

  1. un plaidoyer sur la nécessité de débloquer pour le nucléaire les financements internationaux et sur la nécessité d’attribuer des crédits carbone au nucléaire ;

  2. la volonté de convaincre les populations, information des populations et transparence étant indispensables pour une bonne acceptation ;

  3. la priorité à la formation, la France va développer le partage, avec tous, des connaissances avec le lancement de deux campus (Saclay et Cadarache);

  4. un cadre commun de règles de sûreté doit être défini, à la Commission européenne et à l’AIEA d’œuvrer en ce sens ;

  5. le respect de la non-prolifération est la pierre angulaire de la sécurité internationale ;

  6. l’accès au combustible nucléaire doit être garanti par des engagements internationaux (banque du combustible, interdiction de la production de matières à usage militaire) ;

  7. le recyclage est la façon la plus prometteuse pour la gestion des combustibles usés.

Comme on le voit un ensemble très complet de recommandations que vous pourrez retrouver dans le texte officiel.



Le président Barroso a annoncé deux mesures que la Commission s’apprête à prendre :

  1. une initiative pour relever les normes de sûreté et de sécurité internationales et les rendre juridiquement contraignantes partout dans le monde ;

  2. une initiative législative pour le traitement des déchets radioactifs.

On trouvera le texte intégral de la communication de Mr Barroso.



Le discours du directeur-général de l’AIEA, Mr Amano, ne comportait pas de surprise hormis le fait qu’il n’a pas abordé la mission contrôle de sécurité et non-prolifération et s’est concentré sur les nombreux concours, aides, formations que l’Agence dispense auprès de tous les pays désireux de développer un programme nucléaire. On a pu relever de nombreuses convergences avec les déclarations du président français.